Page 30 - MM N°90 - Avril 2020
P. 30
ON AIR DOSSIER SPÉCIAL CORONAVIRUS
COVID19, UN CATACLYSME POUR LE TOURISME MONDIAL
Partout dans le monde, les mesures de quarantaines mises en place en conséquence,
continuent à évoquer des perturbations considérables au niveau du secteur touristique.
Entre chutes de réservations, annulations d’événements et de salons professionnelles
et pertes estimées à plusieurs milliards, les restrictions sur les voyages pourraient
engendrer un cataclysme pour le tourisme mondial. Un secteur qui représente 10 %
du PIB mondial et 10 % des emplois à travers la planète. Selon Le World Travel
and Tourism Council (WTTC), 50 millions d’emplois pourraient être supprimés.
L’organisation a déclaré que la fermeture d’hôtels, la suspension des vols, l’arrêt des
voyages en croisière et l’interdiction croissante des voyages dans le monde ont un
effet domino catastrophique qui touche un grand nombre de fournisseurs. Pour les
opérateurs, les hôteliers et toutes personnes gagnant sa vie à travers la fréquentation
touristique, un début de crise s’annonce déjà !
D’après The World Travel and Tourism Council, l’Asie, fortement dépendante du
tourisme, est la région la plus affectée par l’épidémie du Covid-19. Les réservations
pour les voyages vers l’Asie se sont effondrées. Les estimations de l’Organisation
mondiale du tourisme (OMT) sont alarmantes : « Le nombre de touristes dans le monde
devrait baisser de 3 % en 2020. Un chiffre qui monte de 9 % à 12 % pour la région Asie-
Pacifique ». Ce qui devrait se traduire par une perte estimée de 30 à 50 milliards de
dollars.
En Europe, la situation est de plus en plus angoissante. Dans l’ensemble de l’hexagone,
L’épidémie du coronavirus, qui a fait des ravages sur les marchés mondiaux, représente
un énorme défi pour la première destination touristique mondiale. Après la désertion
de la clientèle chinoise qui représente 7 % des dépenses touristiques, la fermeture des
frontières à travers le monde et la mise en quarantaine des citoyens français, le pays
assiste avec le déploiement de l’épidémie à des perspectives sombre pour l’année en
cours. Le commissaire européen, Thierry BRETON, a annoncé début mars que l’Europe
avait déjà perdu au moins deux millions de nuitées dans l’hôtellerie depuis janvier. Par
ailleurs, les deux clientèles les plus rémunératrices pour le tourisme français, à savoir
la clientèle chinoise et la clientèle américaine, feront défaut à la France. Cela signifie
potentiellement une perte de 3 à 4 milliards d’euros, selon Didier ARINO, le directeur
du cabinet Protourisme.
En Italie, après l’explosion du nombre des contaminations, toute la péninsule
est placée en zone rouge. Selon le président local de l’association des hôteliers
Federalberghi, Maurizio NARO : « il y a eu un million et demi de chambres annulées
depuis le 24 février à fin avril, ce qui représente une perte de 200 millions d’euros
de chiffre d’affaires ». Considérée l’une des principales destinations européennes,
l’Italie risque une baisse de 29,1 milliards des dépenses touristiques, selon le syndicat
des opérateurs italiens du tourisme
Assoturismo.
À l’instar des pays européens, au Maroc,
les effets de la crise se font déjà sentir.
Le secteur du tourisme au Maroc, qui
représente 17 % du PIB et plus de
2 millions d’emplois directs et indirects,
est l’un des secteurs durement affectés
par la crise sanitaire. La fermeture
des frontières engendra une crise qui
impactera toute l’économie nationale.
Selon Abdellatif KABBAJ, président de
la Confédération Nationale du Tourisme
(CNT), ce secteur risque de perdre
34 milliards de dirhams de chiffre
d’affaires d’ici la fin de l’année, mettant
aussi en péril les « 500 000 emplois » et
« 8 500 entreprises ».
30 • Avril 2020