Page 47 - MM N°97-janvier-fevrier2021
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En bref, le secteur universitaire marocain,
                                                         mal orienté en matière de distribution de
                                                         l’offre en compétences digitales, subventionne
                                                         indirectement les entreprises multinationales et
                                                         l’exportation de ces talents.
                                                         Le revers de la médaille est tout aussi alarmant
                                                         car le secteur universitaire marocain n’offre
                                                         pas suffisamment de cours dans les secteurs
                                                         directement utilisables sur le territoire ou qui
                                                         émergent. Le domaine de la 5G RAN & Core
                                                         Network en est un exemple emblématique car
                                                         ces compétences représentent moins de 2 % du
                                                         total des cours enseignés dans le digital, alors
                                                         même que le pays prévoit un lancement imminent
                                                         du réseau 5G. Cela signifie que le Maroc devra
                                                         recourir à l’expertise internationale pour équiper
                                                         en partie son réseau, aggravant encore plus sa
                                                         balance commerciale en utilisant des devises
                                                         étrangères.
                                                         Enfin, le constat général mis en avant par cette
                                                         étude à travers la matrice des compétences
                                                         numériques dénote d’une sous-représentation des
          DIVERGENCE ENTRE OFFRE ACADÉMIQUE              compétences d’avenir et une surreprésentation
          ET BESOINS MARCHÉ S’il n’est pas rare que      des compétences matures dans l’offre académique
          des déficits de compétences apparaissent dans   disponible.
          le paysage universitaire, la répartition actuelle
          des compétences numériques offertes par le     ÉTUDE, CONTEXTE ET OPPORTUNITÉS Cette
          secteur universitaire marocain montre une      étude réalisée par les sociétés de conseil en
          nette surreprésentation d’un domaine cohérent   stratégie Guepard Conseil et ThinkONE a permis
          comprenant le Big Data, l’Intelligence Artificielle   de délivrer des données scientifiques et vérifiées
          (AI), le « Machine Learning », l’analyse de données   afin d’identifier les obstacles et les opportunités
          et la « Business Intelligence », qui représentent pris   en matière de compétences digitales essentielles
          ensembles 21 % du total. Or, cette situation n’est   et d’employabilité. Les résultats, présentés dans
          pas cohérente avec le paysage des TIC du secteur   le rapport « Réduire l’écart entre compétences
          privé marocain, car il y a très peu de « champions   numériques et marche du travail : pourquoi le
          nationaux » évoluant dans ces domaines         Maroc ne peut y échapper », sont révélateurs à
          spécifiques.                                   la fois des atouts et des défis restant à relever,
                                                         constituant une véritable feuille de route pour
          UNE INADÉQUATION OFFRE/DEMANDE                 l’écosystème des TIC dans le Royaume.
          AUX LOURDES CONSÉQUENCES De par                Pendant plus de quatre mois, une équipe de 10
          cette inadéquation entre les programmes de     personnes a mené 30 entretiens de haut niveau,
          formation prodigués et la demande marché, la   interrogé plus de 600 personnes clés, examiné les
          plupart des professionnels qui ont été formés à ces   rapports internationaux pertinents et organisé
          compétences rejoindront soit les multinationales   plusieurs séances de réflexion avec la plupart des
          qui délocalisent ces services dans le Royaume, soit   parties prenantes engagées dans la transformation
          aggraveront la fuite des cerveaux vers l’Europe.   numérique du Maroc.   Par S.D.


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